- MOLÈNE
- MOLÈNEMOLÈNELes fleurs du bouillon-blanc (Verbascum thapsus L.; scrofulariacées), auxquelles on peut substituer celles des autres molènes, renferment un pigment jaune, des sucres, du mucilage, une saponine, un phytostérol, des traces d’huile essentielle. Depuis l’Antiquité, on met à profit leurs propriétés émollientes, adoucissantes, expectorantes. Elles calment la toux, l’enrouement, facilitent l’expectoration, s’administrent utilement au stade aigu des bronchites et dans diverses affections: pharyngite, laryngite, asthme, rhume de cerveau, etc. Ces fleurs font partie, avec le coquelicot, la mauve, la guimauve, le tussilage, la violette, le pied-de-chat, de la tisane pectorale dite, improprement, «des quatre-fleurs» (1 cuillerée à soupe par tasse d’eau bouillante; obligation de passer à travers un linge fin pour retenir les poils irritants de la molène). Apaisant les irritations intestinales et urinaires: dysenterie, coliques, hémorroïdes, cystite (infusion simple à 2 p. 100), elle s’emploie aussi en lavements dans les coliques douloureuses. Dans l’usage externe, les feuilles bouillies servent en cataplasmes calmants sur: inflammations, hémorroïdes, furoncles, etc. La teinture (au 1/5) serait efficace, en friction, contre les névralgies faciales (trijumeau).⇒MOLÈNE, subst. fém.BOT. Herbe bisannuelle, vivace, habituellement de grande taille, souvent cotonneuse, dont les fleurs sont groupées en épis de cymes, comprenant plusieurs espèces dont la plus connue est la molène médicinale à vertus pectorales et émollientes, qui croît dans les terres incultes de nos régions et dans les haies, et est communément appelée bouillon-blanc. Les feuilles décurrentes du bouillon blanc ou molêne commune (...) sont ovales, allongées, pointues, sillonnées, légèrement échancrées sur les bords, recouvertes des deux côtés par un duvet doux. Elles sont d'un vert grisâtre (KAPELER, CAVENTOU, Manuel pharm. et drog., t.1, 1821, p.127). Elle arrosait elle-même ses plates-bandes de roses trémières, de molènes pourpres, de phlox vivaces (HUGO, Travaill. mer, 1866, p. 109). La route (...) lentement s'élève, (...) peu de plantes nouvelles (...). Des molènes brillantes dont toute la hampe est fleurie. Des statices très hauts sur tige (GIDE, Journal, 1910, p.313).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1835. Docum. KAPELER, CAVENTOU, loc. cit.: -lê-. Étymol. et Hist. Ca 1265 moleine (Voc. plantes, Ms Harley 978, 140 a ds T.-L.). Sans doute dér., sur le modèle de verveine (tout comme la molène, cette herbe a des fleurs en épis de cymes), de mol (mou), cette plante ayant été ainsi nommée à cause de ses feuilles souples au duvet moelleux. Cf. a. angl. moleyne att. vers 1440 ds NED, angl. mod. mullein, tous deux empr. au fr.. Bbg. DELB. Matér. 1880, p. 206.
molène [mɔlɛn] n. f.ÉTYM. XIIIe, moleine; p.-ê. pour molaine, dér. de mol « mou »; cf. angl. mullein, de l'anc. français.❖♦ Bot. Plante dicotylédone, herbacée, annuelle ou bisannuelle, à feuilles isolées et molles, à fleurs en épis de cymes (famille des Scrofulariacées; n. sc. : Verbascum). || La molène commune (Verbascum thapsus) vulgairement nommée bouillon-blanc, bonhomme, chandelier, cierge de Notre-Dame, herbe de Saint-Pierre, de Saint-Fiacre, est une plante médicinale pectorale qu'on utilise en tisane. || Molène blattaire (Verbascum blattaria) ou herbe aux mites.
Encyclopédie Universelle. 2012.